Disney traverse une zone de turbulences. Le remake live-action de Blanche-Neige, prévu comme un pilier de sa stratégie cinématographique, s’est heurté à une vague de critiques et d’indifférence du public. Ce revers relance un débat qui couve depuis plusieurs années : les adaptations en prises de vues réelles des grands classiques Disney ont-elles encore un avenir ?
Le remake de trop ?
Depuis le succès de Le Livre de la jungle ou encore La Belle et la Bête, les studios Disney ont multiplié les remakes de leurs chefs-d’œuvre animés en version live-action. L’idée : capitaliser sur la nostalgie tout en modernisant les récits pour séduire une nouvelle génération. Mais à force de vouloir tout revisiter, l’enthousiasme s’est émoussé.
Le cas de Blanche-Neige en est la parfaite illustration. Très attendu, ce projet s’est rapidement enlisé. Entre polémiques autour du casting, critiques sur l’approche scénaristique et réception tiède des premières images, le film n’a jamais trouvé son public. Pire encore : il est devenu, pour certains, le symbole d’un essoufflement créatif chez Disney.
Un genre en perte de vitesse
Le revers de Blanche-Neige n’est pas isolé. D’autres adaptations récentes, comme Peter Pan & Wendy ou Pinocchio, ont connu un accueil mitigé voire franchement négatif. Les critiques pointent souvent un manque d’audace, des effets spéciaux envahissants, ou encore des modifications narratives qui dénaturent l’esprit original.
Les spectateurs, eux, semblent de plus en plus lassés. Là où les premiers remakes bénéficiaient d’un effet de surprise, les derniers peinent à justifier leur existence autrement que par leur potentiel commercial.
Vers une pause (ou une remise en question) ?
Selon The Hollywood Reporter, Disney envisagerait de ralentir la cadence. Plusieurs projets annoncés, dont une adaptation de Hercule par les frères Russo, pourraient être retardés ou repensés. Il ne s’agirait pas d’un abandon pur et simple du format live-action, mais plutôt d’un recentrage stratégique.
Les dirigeants du studio auraient compris qu’une simple relecture visuelle ne suffit plus. Le public attend désormais de véritables propositions artistiques, capables de réinventer les classiques sans les trahir.
Réinventer plutôt que recycler ?
Ce que révèle cette crise, c’est peut-être la nécessité pour Disney de sortir de sa zone de confort. Plutôt que de recycler encore et encore ses anciens succès, pourquoi ne pas miser davantage sur des créations originales ou des suites audacieuses comme Cruella ou Maléfique ? Ces films, bien que liés à l’univers Disney, ont su trouver leur propre ton.
L’échec de Blanche-Neige agit donc comme un signal d’alarme. Non pas pour enterrer définitivement le genre live-action, mais pour l’inviter à se réinventer. Le public est toujours là, prêt à rêver — à condition qu’on lui raconte quelque chose de nouveau.
Source : Télérama