Le constructeur américain Tesla se retrouve une fois de plus dans la tourmente. Depuis le 14 avril 2025, un recours collectif a été déposé en Californie, accusant l’entreprise d’avoir manipulé le kilométrage affiché sur ses véhicules électriques, via un algorithme interne. Une affaire qui pourrait avoir de sérieuses conséquences juridiques et d’image pour la marque d’Elon Musk.
Un algorithme soupçonné de fausser l’odomètre
Selon la plainte, Tesla aurait intégré à ses voitures un système de calcul du kilométrage biaisé, susceptible de surestimer la distance réellement parcourue. Cette manipulation ne serait pas anodine : elle pourrait réduire artificiellement la période de garantie ou inciter les propriétaires à effectuer plus tôt des réparations à leurs frais.
Le cas le plus médiatisé est celui de Nyree Hinton, propriétaire d’une Tesla Model Y. Elle affirme que son véhicule affiche une moyenne de 115 kilomètres parcourus par jour, alors qu’en réalité, ses trajets quotidiens ne dépasseraient jamais 32 kilomètres. Elle n’est pas seule : d’autres conducteurs ont constaté des écarts allant jusqu’à 20 % par rapport aux données de leurs anciens véhicules thermiques ou hybrides.
Une hausse anormale à l’approche de la fin de garantie ?
Plus inquiétant encore : certains témoignages indiquent que cette surestimation s’accentuerait à l’approche de la fin de la garantie constructeur. Une anomalie qui, si elle était confirmée, pourrait suggérer une volonté délibérée de Tesla de limiter ses obligations de couverture des réparations. Cela soulève une question cruciale sur la transparence et l’éthique dans la conception logicielle des voitures connectées.
Tesla reste silencieuse (pour l’instant)
À ce stade, Tesla n’a pas publié de déclaration officielle pour répondre à ces accusations. Mais l’affaire prend de l’ampleur, relayée par plusieurs médias et forums de propriétaires. Pour une marque déjà régulièrement critiquée sur ses communications, ce nouveau scandale risque d’entacher davantage sa réputation, notamment auprès des clients les plus exigeants sur les performances promises et la fiabilité.
Un enjeu de confiance dans les voitures connectées
Au-delà du cas Tesla, cette affaire met en lumière un enjeu plus large : la fiabilité des données embarquées dans les voitures modernes. Alors que les véhicules sont de plus en plus pilotés par des algorithmes, comment s’assurer que les données affichées sont justes ? Qui contrôle l’intégrité des informations fournies au conducteur — et à l’acheteur ?
Si le recours aboutit, il pourrait ouvrir la voie à d’autres actions collectives, notamment dans les pays européens où Tesla est très implantée. Pour l’instant, l’affaire suit son cours en justice californienne.
Source : Numerama